Rester vivant, tel était le titre d'une exposition cet été au Palais de Tokyo. Non pas une exposition "sur" Michel Houellebecq, mais une exposition "de" Michel Houellebecq : comment l’écrivain produit une forme qui participe à la réinvention de l’exposition en brouillant les cartes entre littérature et photographie, réel et fiction... On connaissait le poète, l'essayiste, le romancier, le réalisateur et le comédien, on a découvert son lien étroit avec la photographie, qui accompagne et prolonge sa réflexion depuis le début de sa carrière et dont il fait souvent état dans ses romans.
Cette exposition offrait au regard du visiteur les obsessions de l'écrivain. Sans vouloir établir une quelconque comparaison, qui serait ô combien prétentieuse, entre lui et moi, je confesse avoir des obsessions, en particulier une : les relations entre êtres humains, indispensables à ma vie ! Banal à première vue, certes, mais qui peut se révéler obsessionnel quand on ne peut pas vivre sans ami, sans confident, sans semblable, sans alter ego. Tel est mon cas. Pour rester vivante, j'ai besoin de contacts humains chaleureux et sincères.
Après une longue traversée du désert - plusieurs mois ? ou années ? - déclenchée par le "lâchage" d'une personne qui m'était particulièrement chère, qui m'avait laissée anéantie, dans l'incompréhension la plus totale, et le doute surtout - qu'avais-je donc fait ? étais-je mauvaise ? une peste à fuir ? une emmerdeuse ? une donneuse de leçons ? what else? -, j'ai eu cette chance incroyable, en quelques mois seulement, de faire connaissance et me lier d'amitié avec de belles personnes, extérieurement et intérieurement belles. Ces êtres ont toutes les qualités que j'apprécie : honnêteté, empathie, sensibilité, franchise, humour, intelligence, amour du beau, spiritualité, curiosité, ouverture, compréhension... et tant d'autres. Et aussi, par un curieux hasard (?), un point commun : leurs talents artistiques en peinture, création de bijoux, photographie, écriture... et art-thérapie.
Aussi je m'interroge : l'amour du beau va-t-il de pair avec l'amour des autres ? L'esthétique peut-elle être un baume pour le coeur ?
Au cours d'une passionnante discussion que j'ai eue avec un ami philosophe, j'ai découvert une partie de la philo dont j'ignorais l'existence : la philosophie de l'art. Discipline peu courante, développée depuis le XVIIIe siècle seulement ; je me suis précipitée sur deux petits livres qu'il m'a conseillés, et qui m'ont éclairée sur quelques-une de mes questions existentielles :
Jean Lacoste, La Philosophie de l'art ; Carole Talon-Hugon, L'Esthétique (Que sais-je ?). A mon tour de vous les conseiller si le sujet vous intéresse. Les fêtes approchant, je vais même les offrir certain(e)s.
En attendant, je m'en vais de ce pas au vernissage d'une exposition de peinture, en compagnie de quelqu'un qui m'est cher... où peut-être de nouvelles rencontres, de nouveaux liens s'établiront avec d'autres...
Merci à vous de cultiver la beauté !
"Il y a des gens dont le regard vous améliore.
C'est très rare, mais quand on les rencontre, il ne faut pas les laisser passer."
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